Inspiration ou appropriation? Quand les broderies marocaines habillent la nouvelle collection d’Isabel Marant

La collection printemps-été 2025 d'Isabel Marant puise allègrement dans les éléments du vestiaire traditionnel marocain.

La collection printemps-été 2025 d'Isabel Marant puise allègrement dans les éléments du vestiaire traditionnel marocain.

La nouvelle collection estivale de la créatrice française puise abondamment dans le vestiaire traditionnel marocain, entre broderies et motifs ancestraux. Inspiration mode ou appropriation culturelle? La réponse en images.

Le 17/04/2025 à 16h59

La limite entre l’inspiration et l’appropriation culturelle est décidément très fine, voire imperceptible. Cette saison, la maison de mode parisienne Isabel Marant nous en fait la démonstration avec une collection dont certaines pièces évoquent sans aucun doute le savoir-faire traditionnel du Maroc.

Des tuniques ornées de broderies traditionnelles reprenant les motifs amazighs présents sur divers objets et vêtements qui composent l’artisanat du Maroc, et évoquant les points de Fès et de Rabat...

Aux boléros fermés par des Aakad et aux encolures et manches ornées de passementerie…

C’est une partie du savoir-faire traditionnel marocain, qui habille toujours les tenues marocaines à commencer par le caftan, qui se retrouve en première ligne de cette collection pourtant décrite par la marque comme étant «une inspiration tropicale venue de l’Amazonie (qui) rencontre l’esprit craft, signature d’Isabel Marant».

S’agissant justement de cet esprit craft, on mentionne qu’«il est incarné par le travail artisanal de broderies, de motifs et de tissages avant de se manifester à travers des patchworks précieux de cuir mat et brillant».

Une chose est sûre, l’inspiration marocaine qui n’est pas citée (et c’est bien là le problème) fait pourtant amplement partie de cette collection qui célèbre la tendance boho-chic de l’été. Une manière de faire qui rappelle celle de nombreuses autres maisons de mode occidentales, promptes à puiser dans le patrimoine marocain sans jamais le citer, à l’instar de Balenciaga qui nous gratifiait il y a un an de babouches marocaines renommées «mules plates». Un copier/coller criant de plagiat qui avait suscité une vive polémique sur la Toile, à la suite de laquelle la marque avait retiré son produit de sa plateforme.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 17/04/2025 à 16h59