Elle s’appelle S.M., elle vit à Aïn Sebt, et elle a failli tout perdre.
À quelques jours seulement du baccalauréat, cette lycéenne studieuse voyait s’écrouler une année entière d’efforts à cause d’un simple papier manquant.
Un retard administratif dans la correction de sa date de naissance avait empêché l’établissement de sa carte d’identité nationale, document indispensable pour accéder aux épreuves du bac, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce mercredi 18 juin.
Face à ce mur bureaucratique, l’élève ne s’est pas résignée. Soutenue par ses proches, elle a décidé de saisir un juge, en urgence.
Le 28 mai 2025, soit la veille de l’examen, le président de la section de la Justice de la Famille, au Tribunal de première instance de Rommani, a tranché: la jeune fille pourra passer le bac, même sans carte d’identité, écrit-on.
Un soulagement immense.
L’histoire ne s’arrête pas là. Le ministère public a fait appel de la décision initiale concernant la rectification de l’état civil de la candidate, ce qui a ralenti la procédure.
L’administration du lycée a hésité alors, estimant qu’en l’absence d’un jugement définitif et du document officiel, rien ne permettait formellement à S.M. d’accéder aux épreuves.
Mais, forte de l’ordonnance judiciaire et de son courage, l’élève s’est présentée aux examens.
Ce jour-là, elle est entrée dans la salle d’examen bouleversée, mais déterminée.
Et elle a réussi. Avec brio.
Un mois plus tard, le verdict est tombé: S.M. décroche son baccalauréat, filière Lettres et Sciences humaines, avec une moyenne de 14,62 et la mention «Bien», précise Al Ahdath Al Maghribia.
Sur les réseaux sociaux, l’histoire de cette adolescente émeut et soulève un élan de solidarité.
Beaucoup saluent “une justice humaine, capable de s’élever au-dessus de la rigidité administrative pour préserver l’essentiel: l’avenir d’une jeune fille”.
L’association des parents d’élèves du lycée Al-Tawhid à Aïn Sebt a également exprimé sa gratitude, voyant dans cette décision “un acte fort, porteur d’espoir”.
Grâce à la mobilisation de tous, et surtout à sa propre ténacité, S.M. a pu tourner une page difficile de sa vie, et en écrire une autre, pleine de promesses.