Depuis quelques jours, les autorités locales de Salé orchestrent une opération minutieuse de recensement des bâtiments menaçant ruine qui hantent les quartiers historiques de Mellah, Bab Lamrissa et Sidi Moussa. Cette initiative, motivée par la crainte de répéter les tragédies passées dues aux effondrements soudains, aspire à conjuguer vigilance et anticipation.
«Des commissions pluridisciplinaires, mêlant urbanistes, représentants institutionnels, experts en génie civil et membres de la protection civile, arpentent ces quartiers pour évaluer la dangerosité des structures et cartographier l’urgence», rapporte Al Akhbar du lundi 12 mai. L’objectif est de constituer un registre précis des bâtiments vulnérables, préalable indispensable à leur intégration dans le plan national de restauration des médinas (2022-2026), porté par la ministre de l’Habitat, Fatima Ezzahra El Mansouri. Ce dispositif, dévoilé lors d’une précédente séance parlementaire, ambitionne un diagnostic territorialisé, classant méthodiquement les zones à risque à l’échelle du Royaume.
«L’Agence nationale pour la rénovation urbaine et la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine a déjà identifié 6.000 édifices menaçant ruine à Rabat-Salé, 10.000 dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et 4.000 à Casablanca-Settat», souligne Al Akhbar.
Si les autorités évoquent des mesures radicales, telles que l’évacuation préventive des habitants, les acteurs associatifs restent sceptiques. Ils redoutent que ce recensement ne demeure un inventaire de plus, une formalité sans suites concrètes, et réclament une accélération des programmes de relogement et de réhabilitation.