Réforme du Code pénal: le chèque sans provision entre époux ne conduira plus automatiquement en prison, annonce Abdellatif Ouahbi

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lors de son allocution au Parlement sur la nouvelle disposition du Code pénal marocain en matière de chèque sans provision entre époux, le 28 avril 2025. (Y.Mannan/Le360)

Le 29/04/2025 à 10h27

VidéoLe ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, vient d’introduire un amendement dans le Code pénal concernant les chèques sans provision échangés entre époux. L’une des deux parties devra honorer le chèque en portant un bracelet électronique dans un délai maximum de 60 jours.

«Le chèque sans provision émis entre les époux ne conduira plus automatiquement en prison, à condition que son donneur s’acquitte du montant du chèque dans un délai de deux mois», a affirmé Abdellatif Ouahbi lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants. «En cas de chèque sans provision, le donneur devra porter un bracelet et s’engager devant la justice à honorer son montant: une première fois dans un délai d’un mois, et, en cas d’impossibilité, dans un second mois. Ce second délai est non renouvelable, ouvrant ensuite la voie à l’incarcération», a-t-il précisé devant les députés.

Cette mesure vise à offrir aux auteurs de chèques sans provision une chance de préserver leur statut social et à lutter contre la surpopulation carcérale, une large part des détenus se trouvant en détention préventive, c’est-à-dire sans condamnation définitive.

Le chef du groupe parlementaire du PAM, Ahmed Touzi, a expliqué que l’objectif est de permettre l’arrêt des poursuites en cas d’accord entre les deux parties.

Lors de son intervention, le ministre n’a pas exclu d’élargir cette mesure à l’ensemble des citoyens, précisant que le plafond du montant des chèques concernés restait à déterminer, «soit 20.000 dirhams, soit 15.000 dirhams».

Pour rappel, le Code pénal marocain sanctionne sévèrement l’émission de chèques sans provision de mauvaise foi. L’article 594 prévoit des peines d’amende et d’emprisonnement à l’encontre des auteurs. La procédure implique généralement le dépôt d’une plainte par le bénéficiaire auprès du procureur du Roi, qui peut alors engager des poursuites pénales contre la personne qui a émis le chèque sans provision.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 29/04/2025 à 10h27