Rabat: un cas d’intoxication relance la colère à la cité universitaire Moulay Ismaïl

Une personne souffre, à cause d'une intoxication alimentaire.

Revue de presseFace à la dégradation continue des conditions de vie dans la cité universitaire Moulay Ismaïl à Rabat, un grave cas d’intoxication alimentaire vient relancer le débat sur la qualité des services fournis aux étudiants. Entre repas avariés, absence de contrôle sanitaire et indifférence institutionnelle, la colère monte chez les résidents, qui dénoncent un système de gestion défaillant mettant en péril leur santé et leur dignité. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 19/05/2025 à 18h30

La souffrance des étudiants résidant à la cité universitaire Moulay Ismaïl à Rabat ne cesse de s’aggraver, en raison de la mauvaise qualité des services, notamment des repas servis au sein du restaurant universitaire.

Une récente affaire d’intoxication alimentaire, aiguë, a failli tourner au drame sanitaire.

Selon les informations recueillies par Al Akhbar, et publiées dans son édition du mardi 20 mai, un étudiant a été victime samedi dernier d’une grave intoxication après avoir consommé un plat de poisson, décrit comme «avarié».

Une source étudiante a confirmé cette information, précisant que l’étudiant a été transporté en urgence dans un état critique afin de recevoir les soins nécessaires, suite à de sévères complications au niveau de l’appareil digestif.

D’après des témoignages concordants d’étudiants résidents, cet incident n’est pas isolé.

Il s’inscrit dans un contexte récurrent de mauvaise qualité des repas, d’absence de normes sanitaires, et d’un contrôle insuffisant sur l’entreprise chargée de la gestion de la restauration au sein de la cité universitaire.

Des étudiants estiment que cet incident reflète un niveau alarmant de «négligence» dans les conditions de restauration, s’interrogeant: «la vie des étudiants est-elle devenue un simple détail dans les calculs des entreprises? Est-il acceptable que les étudiants de l’enseignement supérieur soient traités comme un fardeau, au lieu d’être considérés comme les enfants de la nation, méritant dignité et attention»

La direction de la cité universitaire a refusé de commenter l’affaire, écrit-on, tandis que des militants étudiants ont exigé l’ouverture d’une enquête urgente pour faire la lumière sur les faits et établir les responsabilités.

Ils appellent également à une révision du cahier des charges des entreprises de restauration sous contrat, afin de garantir le respect des normes sanitaires et humaines dans la préparation et la distribution des repas.

Par ailleurs, des dizaines d’étudiants ont organisé une marche de protestation à l’intérieur de la cité universitaire Moulay Ismaïl.

Des acteurs associatifs et défenseurs des droits humains ont appelé à prendre ces protestations au sérieux, estimant qu’elles expriment des revendications sociales légitimes, portées par une jeunesse qui réclame un minimum de conditions de vie dignes.

Ils ont aussi souligné que la persistance de la négligence dans les cités universitaires nuit à l’image de l’université publique et impacte négativement la réussite académique des étudiants issus des milieux défavorisés.

Ces protestations sont, selon eux, un nouvel indicateur de l’urgence de repenser le système des services sociaux universitaires.

Par Walid Ayadi
Le 19/05/2025 à 18h30