Piratage de la plateforme des notaires Tawtik: les précisions de la DGSSI

Rebondissement majeur dans l’affaire de la cyberattaque ciblant les données foncières de personnalités publiques. Quatre jours après l’incident, la DGSSI sort de son silence et dévoile les résultats des investigations menées sur la plateforme Tawtik gérée par l’Ordre des notaires du Maroc.

Le 06/06/2025 à 17h30

Dans un communiqué diffusé sur son site, la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI), organe rattaché à l’administration de la Défense nationale, affirme avoir mené des «investigations approfondies suite à la divulgation de données médiatisées en date du 2 juin 2025 par un groupe de hackers».

«Il a été établi que les données concernées proviennent exclusivement de la plateforme tawtik.ma opérée par le conseil National de l’ordre des notaires», tranche la DGSSI, apportant ainsi un démenti formel aux allégations de l’Ordre des notaires du Maroc qui, par la voix de son responsable digital, a, jusqu’ici, prétendu qu’aucune fuite de données n’a été détectée sur Tawtik.

«Les systèmes de l’Agence Nationale de la Conservation Foncière du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC) n’ont fait l’objet d’aucune compromission», a précisé la DGSSI, ajoutant que la plateforme Tawtik a été mise hors ligne le temps de corriger les vulnérabilités identifiées ayant permis l’exfiltration des données.

«Les mécanismes de sécurité en place ont été renforcés et des mesures proactives ont été déployées conformément aux recommandations de la DGSSI», conclut la DGSSI.

Se présentant comme des Algériens s’activant sous le nom de Jabaroot DZ sur la messagerie Telegram, le groupe de hackers derrière cette cyberattaque prétend avoir mis la main sur plus de 4 téraoctets de données, dont un échantillon de plus de 10.000 certificats de propriété.

Comme nous le rapportions dans un précédent article, pas moins de 713 comptes de notaires issus de la plateforme Tawtik circulent sur le dark web. «Le système d’information de l’ANCFCC n’a pas été touché par cette attaque. D’ailleurs, aucun des documents fuités ne porte le logo ni le cachet de l’agence», indique une source autorisée à la Conservation foncière.

La fuite a donc eu lieu via Tawtik, à partir des comptes individuels de notaires, visiblement peu soucieux des normes et exigences en matière de protection contre les menaces de cybersécurité.

«Il existe des études notariales sérieuses, mais il y en a tellement d’autres qui doivent faire un examen consciencieux des failles et des négligences qui ont facilité cette fuite de documents. Il est inadmissible que les données de particuliers se retrouvent sur la place publique», souligne cette source bien informée.

Par Wadie El Mouden
Le 06/06/2025 à 17h30