La Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST) intensifie ses efforts pour traquer des éléments terroristes ayant rejoint l’organisation «État islamique en Afrique de l’Ouest» (ISWAP), la branche régionale de «Daech», dans le but de déjouer des projets visant à établir un nouveau califat dans cette région.
Le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans sa livraison du lundi 23 juin, affirme, citant des sources bien informées, que «des rapports sécuritaires font état d’une reprise des activités de l’organisation terroriste dans des pays africains tels que le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Nige». Daech, poursuit le quotidien, recrute des jeunes d’Afrique du Nord, y compris du Maroc, à travers des campagnes de propagande intensives sur les réseaux sociaux, «promouvant l’idée d’une migration (hijra) vers l’Afrique de l’Ouest, dans une tentative de reproduire l’expérience de la “khilafa” proclamée par Daech en Syrie et en Irak entre 2014 et 2019».
Dans une récente publication sur l’un de ses canaux, Daech a prétendu que sa «wilaya» en Afrique de l’Ouest deviendrait une «terre d’accueil pour les migrants», affirmant l’adhésion de combattants marocains et d’autres pays arabes.
Cela, explique le quotidien, a poussé les services de renseignement de plusieurs pays, dont le Maroc, à surveiller les réseaux de recrutement ciblant particulièrement les jeunes Marocains, notamment dans les zones marginalisées. Les informations reprises par Assabah indiquent que «l’organisation exploite la situation économique et sociale difficile pour attirer des jeunes désabusés, en leur promettant une appartenance à un prétendu État islamique».
Ainsi, souligne Assabah, la DGST a réussi à démanteler plusieurs cellules extrémistes ces dernières années, «mais la nouvelle menace en provenance d’Afrique de l’Ouest exige des stratégies plus complexes en raison de sa portée transfrontalière».
Le Maroc renforce sa coopération avec les pays du Sahel pour le partage de renseignements, tandis que les services de sécurité surveillent de près les activités sur le web de l’organisation, qui utilise des plateformes cryptées pour communiquer avec ses adeptes.
L’organisation terroriste, note le quotidien, «cherche à exploiter le vide sécuritaire dans les pays du Sahel, caractérisés par une infrastructure faible et un manque de ressources, pour renforcer ses capacités militaires et logistiques». Cela, poursuit le quotidien, suscite l’inquiétude de la communauté internationale face à la possibilité d’une renaissance d’un califat servant de base pour des attaques terroristes contre des cibles régionales et internationales, y compris en Europe.
Les rapports sécuritaires, ajoute le quotidien, soulignent que l’objectif principal de Daech et d’Al-Qaïda est «d’établir un califat permettant de réorganiser leurs opérations criminelles. ISWAP est, en ce sens, considéré comme l’une des branches les plus dangereuses de Daech, grâce à sa capacité d’adaptation aux conditions locales et de recrutement de combattants de divers horizons».
Les pays du Sahel, soutenus par des partenaires de l’Union européenne, peinent à éradiquer définitivement l’organisation terroriste en raison des défis logistiques et financiers. Aussi, la coopération internationale reste-t-elle cruciale dans la lutte contre le terrorisme, et «le Maroc joue un rôle central dans la région grâce à son expertise sécuritaire», conclut le quotidien.