Exclusif: découvrez à quoi ressemble le zoo de Aïn Sebaâ à Casablanca après sa réhabilitation

Deux éléphants au zoo de Aïn Sebaâ en cours de réhabilitation.(K.Essalak/Le360).

Le 29/05/2025 à 12h27

VidéoÀ Casablanca, un monde sauvage prend doucement forme au zoo de Aïn Sebaâ. Derrière les portes encore fermées, éléphantes, capybaras, gazelles damas et paons blancs prennent petit à petit leurs marques en attendant l’arrivée du reste des animaux. Sur 13 hectares, la ville se dote d’un zoo nouvelle génération, pensé comme un voyage immersif à travers trois continents. Le360 a pu s’y rendre en exclusivité. Visite guidée.

À quelques mètres de la gare de Aïn Sebaâ, au cœur d’un quartier éponyme en pleine mutation, un monde sauvage renaît peu à peu dans l’ombre d’anciens souvenirs. Le nouveau parc zoologique de Aïn Sebaâ, promet de rouvrir ses portes dans une version immersive. Étendu sur 13 hectares, ce zoo nouvelle génération accueillera bientôt plus de 40 espèces venues des quatre coins du globe, dans des espaces thématiques qui recréent fidèlement les écosystèmes d’origine.

Derrière les portes encore closes, la vie palpite déjà au cœur du zoo de Aïn Sebaâ. Les cris lointains de grues antigones résonnent comme un prélude à une grande symphonie animale. L’établissement, imaginé comme une immersion grandeur nature dans trois grands continents, l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie, commence à prendre forme. Des enclos minutieusement pensés, une végétation adaptée, des sentiers thématiques, et surtout, des animaux déjà présents, donnent à ce lieu un parfum d’avant-première.

Tout à droite de l’entrée principale, la plaine sud-américaine se dessine en premier. La vedette de cette plaine, Victor le jaguar, est déjà arrivé mais placé en quarantaine. Sur place, des capybaras, dont quatre bébés nés récemment, se prélassent près des berges, en attente de l’arrivée de leurs cousins les agoutis. Les nandous, ces autruches miniatures sont déjà présentes tandis que les perroquets se font attendre.

Un peu plus loin, la savane africaine prend forme, comme sortie tout droit des grandes plaines du Serengeti. Ici, les gazelles damas gambadent déjà, profitant de tout l’espace. Les futurs pensionnaires seront le lion, roi de la savane tant attendu, les zèbres, girafes, antilopes ou encore, les hyènes.

À gauche, le décor change radicalement: la plaine asiatique s’élève dans une ambiance inspirée des temples indiens. Entre colonnes sculptées et végétation dense, tigres, ours et éléphants s’installeront dans ce sanctuaire d’un autre continent. Déjà, Jana et Praya, deux éléphantes d’une quarantaine d’années originaires d’Inde et du Sri Lanka et venues du parc zoologique Pairi Daiza en Belgique, prennent leurs marques. «Ce sont nos deux premières arrivées. Elles sont chouchoutées au quotidien, avec notamment une pédicure régulière pour prendre soin de leurs pattes», confie Pierre-Marie Beaugé, curateur général du zoo. Toujours du côté asiatique, une arrivée ne passe pas inaperçue, celle du majestueux paon blanc.

Le zoo de Aïn Sebaâ se distingue par son ambition de proposer une expérience immersive. Une immense volière de 3000 m², recouverte d’un filet en inox, accueillera bientôt une reconstitution de forêt amazonienne. Les arbres y seront habités par de petits primates sud-américains, pour un décor plus réaliste. Pour renforcer cette immersion, la végétation est soigneusement répartie selon les zones géographiques. Une grande partie des arbres de l’ancien zoo a été conservée et complétée par des espèces importées. «Développer la botanique et sensibiliser à la diversité de la faune et de la flore fait partie intégrante de notre mission», explique le curateur.

Et pour mieux comprendre ce monde animal, la signalétique du parc sera entièrement digitalisée. Chaque visiteur pourra scanner un QR code et découvrir, en un clic, des fiches pédagogiques sur les espèces rencontrées.

Outre l’aspect animalier, le parc entend séduire par son infrastructure accueillante. Ainsi, des kiosques en forme de bungalows sont en construction, des aires de pique-nique et un restaurant thématisé avec vue sur la plaine africaine promettent de belles pauses. «Il y aura aussi une boutique dédiée à l’univers animalier, avec des jeux éducatifs et des souvenirs pour petits et grands, ainsi qu’un café convivial», détaille Oumaima Benmassaoud, responsable marketing et communication.

Le parc zoologique de Aïn Sebaâ ne se veut pas une simple exposition d’animaux exotiques. Il revendique son rôle dans la conservation, l’éducation et la recherche. «Ce zoo ne se contente pas de montrer les animaux, il cherche à transmettre un message fort sur la préservation des espèces et des écosystèmes», affirme Afaf Charaf, pour l’instant unique vétérinaire au zoo. «Chaque jour, nous faisons un check-up des animaux. Deux réunions quotidiennes sont organisées pour suivre leur état de santé, en particulier ceux encore en quarantaine», précise-t-elle.

Les animaux sont accueillis de manière progressive, pour leur permettre de s’acclimater sereinement à leur nouvel environnement. Le zoo collabore avec l’agence nationale des eaux et forêts (ANEF) pour héberger certaines espèces rares, comme la gazelle de Damas. «Nous voulons faire du zoo une référence nationale et africaine en matière de sensibilisation, de recherche scientifique et de protection des espèces menacées. Nous aimerions qu’il devienne une destination ludique et éducative pour tous les âges», ambitionne Yassine Binou, coordinateur zoologique.

Pour l’heure, aucune date officielle d’ouverture n’a été confirmée, et les tarifs d’entrée préalablement annoncés, ne sont pas encore définitifs. Malgré la mobilisation des équipes sur place, des blocages administratifs et des chantiers encore au stade de projet empêchent l’ouverture tant attendue du zoo.

Par Ryme Bousfiha et Khalil Essalak
Le 29/05/2025 à 12h27