Face à la prolifération anarchique de points de vente saisonniers de moutons dans les faubourgs de Salé, les autorités locales ont déployé des commissions de contrôle dédiées aux marchés, permanents ou éphémères, du bétail.
Cette mobilisation répond à une double urgence: encadrer un secteur en proie aux dérives des intermédiaires (samsaras) et des spéculateurs tout en appliquant strictement la décision royale d’annuler le rituel du sacrifice cette année, rapporte Al Akhbar dans son édition du week-end (24 et 25 mai).
En effet, dans son discours, le roi Mohammed VI a invité la population à suspendre, cette année, la tradition de l’abattage, invoquant «une gestion rationnelle des ressources animales» du pays, fragilisées par une sécheresse persistante ainsi qu’une raréfaction des fourrages et un cheptel en déclin. «La préservation des femelles reproductrices et du stock caprin est désormais une nécessité stratégique», souligne le souverain en évoquant l’impact des changements climatiques sur la saison agricole.
Pour soutenir les éleveurs, le gouvernement a annoncé, via le ministre de l’Agriculture Ahmed El Bouari, des aides directes et des indemnités couvrant les coûts d’élevage dans le cadre d’un plan de restructuration du cheptel, relaie Al Akhbar.
Sur le terrain, la préfecture de Salé orchestre une véritable opération de sécurisation: services vétérinaires, agents communaux et forces de l’ordre veillent à interdire toute transaction liée au sacrifice deux semaines avant l’Aïd.
Pourtant, certains citoyens contournent la mesure en prétextant des célébrations familiales (naissances, mariages) pour acquérir des moutons, parfois vendus clandestinement dans des fermes équipées d’écuries.
