Agadir: les dommages collatéraux de l’affaire des masters

Le siège de la présidence de l'Université Ibn Zohr d'Agadir.

Le siège de la présidence de l'Université Ibn Zohr d'Agadir.

Revue de presseL’affaire du coordinateur du master «Système pénal et gouvernance sécuritaire» de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Agadir, continue de faire réagir. Plusieurs parties dénoncent l’instrumentalisation de ce dossier pour s’attaquer à des diplômés, dont des responsables. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath al Maghribia.

Le 20/05/2025 à 18h23

L’affaire des masters dont auraient bénéficié certains candidats, sans y être éligibles, continue de faire des éclaboussures.

Ce qui semblait, au départ, être une simple controverse universitaire, s’est transformée en une véritable tempête médiatique et judiciaire, entachant des étudiants, des diplômés et des figures du monde juridique et politique.

Dans son édition de ce mercredi 21 mai, Al Ahdath Al Maghribia revient sur l’affaire du coordinateur du master «Système pénal et gouvernance sécuritaire» de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Agadir (FSJES), arrêté dans le cadre d’une enquête sur des diplômes obtenus par des candidats alors qu’ils n’y auraient pas été éligibles.

Le quotidien explique que, dans les derniers rebondissements liés à cette affaire, l’ancien bâtonnier du barreau d’Agadir et de Laâyoune annonce son intention de poursuivre en justice des organes de presse qu’il accuse de l’avoir «calomnié», évoquant des journaux nationaux qui seront dans le collimateur de la justice.

D’autres sont également montés au créneau, exprimant des réactions virulentes face à une «campagne médiatique féroce» qui viserait les diplômés, les étudiants et les institutions universitaires.

Al Ahdath Al Maghribia rapporte que des sources proches du bâtonnier affirment qu’il a déposé une plainte contre les médias ayant diffusé la liste de candidats impliqués dans ce scandale, ainsi que contre ceux qui ont relayé les accusations sans vérification.

Le bâtonnier précise que son parcours universitaire s’est entièrement déroulé à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, où il a obtenu sa licence puis son master, et qu’il n’a jamais été inscrit à l’Université Ibn Zohr dont fait partie la FSJES.

«Comment mon nom a-t-il pu se retrouver sur cette liste?», s’interroge-t-on dans son entourage, dans des propos rapportés par le quotidien.

Certains y voient une manœuvre liée à des échéances institutionnelles imminentes, comme la nomination d’un nouveau président à la tête de l’université ou l’élection prochaine d’un nouveau bâtonnier.

Mais les réactions virulentes à cette affaire ne s’arrêtent pas là.

La Coordination des étudiants en développement social a également publié un communiqué dénonçant une «campagne médiatique féroce et organisée» ciblant l’université, ses étudiants et ses diplômés.

«Nous suivons avec inquiétude l’affaire du professeur (A.K), actuellement entre les mains de la justice, en laquelle nous avons entière confiance», peut-on lire dans le document, dont se fait l’écho Al Ahdath Al Maghribia.

La coordination rejette ainsi ce qu’elle qualifie de «campagne de diffamation systématique», visant à discréditer des diplômés ayant obtenu leurs certificats en toute légalité.

Par ailleurs, la représentation appelle à l’ouverture d’une enquête sérieuse et transparente, et exhorte les autorités de tutelle à informer l’opinion publique des résultats, soulignant que toute réforme de l’enseignement supérieur doit passer par un débat responsable, et non par des campagnes de dénigrement.

Toujours sur le même sujet, la publication fait remarquer que ce qui attire le plus l’attention, c’est que l’affaire du professeur est devenue un moyen de revanche contre tous ceux qui ont obtenu un master dans le cadre de ce programme, notamment les personnalités connues –avocats, magistrats, responsables politiques– qui ont décroché leurs diplômes, puis quitté l’université.

Une source affirme au quotidien qu’il y a des personnes qui ont obtenu légalement leurs masters et doctorats, et que certains de ces diplômes représentent une véritable valeur scientifique issue du travail de hauts responsables.

Il ne faudrait donc pas tout mélanger, en attaquant des noms, dont le seul tort est d’assumer des responsabilités, alors qu’elles ont également le droit d’évoluer et de contribuer à la recherche, scientifique universitaire.

Par Fayza Senhaji
Le 20/05/2025 à 18h23