Affaire de «la gifle au Caïd de Témara»: ouverture du procès en appel

La cour d'appel de Rabat.

Revue de presseC’est un nouveau chapitre dans l’affaire de «la gifle au Caïd de Témara» qui s’ouvre cette semaine, avec la comparution des accusés, condamnés en première instance devant la Cour d’appel. Une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 11/05/2025 à 17h36

Après leur condamnation en première instance à des peines totalisant quatre ans de prison ferme par le tribunal de Témara, les quatre accusés dans ce qui est désormais connu sous le nom de l’«affaire de la gifle au caïd de Témara» doivent comparaître en ce début de semaine, devant la Cour d’appel de Rabat.

Dans son édition du lundi 12 mai, Al Akhbar rapporte que cette nouvelle étape du procès pourrait connaître des rebondissements, différents de ceux observés lors du premier jugement, marqué par une intense bataille juridique et des plaidoiries particulièrement animées entre les avocats de la défense et le ministère public.

Le quotidien rappelle que, tard dans la soirée du jeudi 10 avril, le tribunal de Témara avait rendu son verdict à l’encontre de la femme accusée d’avoir giflé un caïd, ainsi que de son mari, de son frère et d’un proche.

Après plusieurs heures de débats et de délibérations, la Cour avait condamné la principale accusée, une Marocaine résidant à l’étranger, à deux ans de prison ferme.

Son mari a écopé d’une peine d’un an ferme, tandis que les deux autres accusés ont été condamnés chacun à six mois de prison ferme.

Selon Al Akhbar, l’affaire, devenue un véritable sujet de débat public, a pris de l’ampleur après la diffusion d’une vidéo montrant l’agression d’un jeune responsable de l’autorité locale -un caïd– par une jeune femme, dans l’un des quartiers de Témara.

La principale accusée, ainsi que son mari, son frère et deux autres individus apparaissant dans les enregistrements de vidéosurveillance, avaient été arrêtés pour leur implication présumée dans l’altercation survenue à l’annexe administrative n°7 de la préfecture de Skhirat-Témara.

Des sources bien informées citées par Al Akhbar précisent que, comme dans d’autres circonscriptions administratives, les autorités locales de cette annexe avaient lancé, au cours du mois sacré de Ramadan, des campagnes quotidiennes visant à libérer le domaine public et à réprimer les infractions des marchands ambulants, en application des directives strictes des autorités régionales relatives à l’organisation des marchés pendant cette période.

Dans le cadre de ces opérations, des marchandises, notamment des vêtements neufs et d’occasion, appartenant à un proche de la principale accusée, et à son frère, résidant en Espagne, avaient été saisies.

La famille s’était alors rendue au bureau du caïd pour récupérer les biens et obtenir une copie du procès-verbal de saisie.

C’est à cet endroit que la situation a dégénéré, entraînant une intrusion dans les locaux de l’administration, suivie d’une altercation avec les fonctionnaires et les forces auxiliaires.

L’incident a culminé par l’agression du caïd, giflé à plusieurs reprises par la jeune femme, alors que ce dernier restait calme et n’a opposé aucune résistance.

La scène a été filmée par des citoyens présents sur les lieux, puis a fait le tour des réseaux sociaux.

Al Akhbar précise qu’en réaction à cet incident, le ministère de l’Intérieur a décidé de mettre fin aux fonctions du caïd à la tête de l’annexe administrative et de le muter vers une autre préfecture, hors de la région Rabat-Salé-Kénitra.

Cette mesure administrative est intervenue lors de son départ en congé officiel, après qu’il a présenté un certificat médical mentionnant une incapacité de travail temporaire, d’une durée de 30 jours.

Par Fayza Senhaji
Le 11/05/2025 à 17h36