Une affaire sordide éclate à Fès où un psychiatre, actuellement en détention provisoire à la prison de Bourkaiz, est accusé d’avoir abusé sexuellement de plusieurs patientes suivies dans sa clinique privée.
L’homme fait face à des chefs d’accusation graves, notamment “trafic humain”, “abus de fonction”, “exploitation de la vulnérabilité psychologique de ses victimes”, “usage de l’hypnose et de stupéfiants pour les contrôler et les contraindre à des relations sexuelles”, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 30 juin.
Selon les enquêtes menées par la Brigade régionale de la police judiciaire, ce psychiatre aurait mis en place des pratiques illégales et des rituels étranges au sein de sa clinique.
L’affaire, relate Al Akhbar, a éclaté après une plainte déposée par l’épouse du médecin.
De retour d’un séjour à l’étranger, elle a découvert chez elle des objets personnels et des accessoires sexuels appartenant à son mari, ainsi que des vidéos compromettantes sur son téléphone, montrant le psychiatre en train d’avoir des relations sexuelles avec une patiente, dans un cadre exploitant sa fonction médicale.
Les investigations, écrit-on, ont révélé que le praticien, spécialisé dans le traitement des troubles mentaux et de la dépendance, usait de sa position pour séduire et manipuler ses patientes, notamment des femmes fragiles psychologiquement, parfois mariées.
Il échangeait avec elles des messages intimes via une application de messagerie, tout en les soumettant à des abus sexuels, que ce soit dans sa clinique ou dans son domicile.
Pire encore, il aurait fait appel à son cousin, également placé en garde à vue, pour l’aider à exploiter ces patientes vulnérables.
Le psychiatre les attirait à la clinique tard le soir sous prétexte de séances de thérapie, avant de leur administrer des hallucinogènes, accompagnés d’une ambiance musicale et de fumée d’encens, afin de les rendre dociles.
Certaines victimes étaient soumises à l’hypnose pour faciliter leur contrôle, précise Al Akhbar.
Le médecin les forçait aussi à des pratiques sexuelles déviantes, parfois en présence d’autres hommes, et utilisait des objets sexuels en plastique lors de ces actes.
L’enquête a confirmé qu’une patiente avait été violée en présence de sa fille de deux ans, à laquelle un sédatif avait été donné pour l’endormir.
Cette femme a été rendue dépendante aux drogues par le psychiatre, qui la contraignait aussi à des relations sexuelles en réunion.
La police judiciaire a pu identifier plusieurs victimes, toutes suivies pour des troubles psychologiques dans la clinique.
L’enquête se poursuit pour élucider l’étendue des faits.