Tebboune affirme avoir fait plier l’Espagne sur le dossier du Sahara

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune. AFP or licensors

La santé mentale d’Abdelmadjid Tebboune interpelle sérieusement. Vendredi, il a encore une fois fourni toutes les preuves que le régime d’Alger évolue dans un monde parallèle. Il a affirmé, publiquement, que Madrid a été contrainte, à cause de la perte de 7 milliards de dollars par an d’exportations vers l’Algérie, de revenir sur son soutien à la marocanité du Sahara.

Le 27/04/2025 à 08h37

«L’Espagne avait commis une erreur et, aujourd’hui, elle l’a réparée». C’est en ces termes que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a encore menti à ses concitoyens, en déformant totalement la réalité de la position espagnole sur le Sahara marocain. C’était vendredi 25 avril dernier à Béchar lors d’une rencontre avec les «représentants de la société civile». Alors que Madrid vient de confirmer le 17 avril courant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albarez, son ferme soutien à l’autonomie comme la seule base pour résoudre le différend du Sahara, Tebboune a déclaré tout le contraire.

Cachant mal ses multiples revers diplomatiques sur ce dossier, où le Maroc ne cesse d’enregistrer des soutiens de poids, le président algérien a recouru au déni, habituel d’Alger, et au mensonge éhonté. Mais un tel niveau d’assurance dans le mensonge interpelle très sérieusement sur la santé mentale du président algérien.

Le pire c’est que le président algérien a fanfaronné comme au café du commerce en affirmant qu’Alger a contraint Madrid de reculer. «Ayant encaissé des pertes de 7 milliards de dollars par an», suite à la rupture des relations commerciales décidée par le régime d’Alger, L’Espagne «a été obligée de changer sa position sous la pression de l’Algérie», a-t-il encore ajouté.

Durant les 19 mois qu’a duré la crise entre l’Espagne et l’Algérie, de 2022 à 2024, le régime algérien a chargé ses médias de faire croire à l’opinion algérienne que l’Espagne a été asphyxiée, économiquement, par l’Algérie. Cette dernière avait rappelé son ambassadeur à Madrid, suite à la reconnaissance officielle par l’Espagne, de la marocanité du Sahara en avril 2022. L’Algérie avait également suspendu un accord bilatéral de bon voisinage et rompu ses relations commerciales avec l’Espagne, sauf pour les livraisons de gaz.

Bien évidemment ces actions colériques se sont immédiatement retournées contre le tissu d’entreprises algériennes, dans un pays qui ne produit rien à part les hydrocarbures, et qui vit de l’importation de tous ses besoins essentiels.

Pour sortir de l’asphyxie dans laquelle il s’est empêtré, et qui a frappé de plein fouet les intérêts économiques des clans des généraux, le régime algérien a saisi au bond la première occasion pour rétablir rapidement, même si c’est en catimini au début, tous les liens commerciaux d’antan avec l’Espagne.

Il a ainsi mis à profit l’occasion d’une déclaration diplomatique de Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol, pour en faire un changement qui serait favorable à l’Algérie sur le dossier du Sahara.

Or, Pedro Sanchez, en assistant, en septembre dernier à l’Assemblée générale (AG) annuelle de l’Organisation des Nations unies (ONU), a affirmé soutenir cette dernière dans ses efforts visant à trouver une solution politique au différend créé autour du dossier du Sahara.

Présent à cette session de l’AG de l’ONU, Tebboune, qui s’y est illustré par son désormais «mensonge planétaire», selon lequel son pays va dessaler quotidiennement 1,3 milliard de m³ d’eau de mer, a aussitôt décrété le rétablissement des relations avec l’Espagne, en donnant aux propos diplomatiques de Sanchez une fausse interprétation.

En plus d’attirer l’attention sur la santé mentale du président algérien, ses déclarations très peu diplomatiques risquent de provoquer une crise avec l’Espagne. À moins que les responsables espagnols ne considèrent l’Algérie pour ce qu’elle est: un pays dirigé par une bande de fous furieux.

Par Mohammed Ould Boah
Le 27/04/2025 à 08h37