La première réunion de la Commission nationale chargée de la réforme des retraites ne se tiendrait finalement pas, selon le calendrier annoncé par la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, qui avait indiqué que «cette réunion aurait lieu dans les prochains jours».
La promesse de la ministre de lancer ce chantier avant le round du dialogue social en septembre n’aurait pas ainsi été tenue, fait remarquer le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 24 juin.
D’ailleurs, rapporte le quotidien, «les secrétaires généraux des centrales syndicales n’auraient pas reçu d’appel téléphonique à ce propos».
D’après les sources du quotidien, «les composantes de la majorité gouvernementale seraient d’accord pour l’ouverture de ce dossier, mais à condition de ne pas toucher aux acquis des travailleurs et d’agir en vue d’améliorer les pensions, surtout pour les salariés du secteur privé qui n’ont droit dans le meilleur des cas qu’à une pension mensuelle de 4.200 dirhams».
Selon le quotidien, un syndicaliste, qui avait participé au dialogue relatif à la réforme des retraites, a déclaré que «les centrales syndicales seraient unanimes sur le rejet de la formule du «Triangle maudit», qui porte sur la révision des cotisations, des prestations et de l’âge», précisant que «les syndicats n’auraient jamais été contactés par le gouvernement au sujet des déclarations de la ministre de l’Economie et des Finances au Parlement».
Pour ce syndicaliste, «les centrales syndicales rejettent ce qui avait fuité du scénario mis au point par un bureau d’études qui ignore la situation des millions de fonctionnaires et de salariés pénalisés par la flambée des prix».
La même source appelle les autorités compétentes à activer le rôle des inspecteurs du Travail pour rappeler à l’ordre les patrons «qui violent les dispositions du code du travail», en évoquant le nombre de six millions de salariés qui ne seraient pas déclarés à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ce qui avait privé les caisses de l’État d’une somme de plus de 50 millions de dirhams.
Avant d’entamer les débats autour de toute réforme des retraites, indique le quotidien, «les syndicats appellent le gouvernement à revoir à la hausse les pensions des millions de salariés qui ne perçoivent que 4.200 dirhams par mois dans le meilleur des cas», imputant cette situation au fait que «les cotisations des salariés sont investies par la caisse de gestion et de dépôt (CDG) à un taux ne dépassant pas 1%, alors que les taux dans les marchés financiers dépassent les 4%».