Le HCP, dirigé depuis octobre 2024 par Chakib Benmoussa en remplacement d’Ahmed Lahlimi, a procédé à la révision à la hausse des taux de croissance économique pour les années 2022, 2023 et 2024. Dans son édition du mercredi 2 juillet, le quotidien arabophone Assabah rapporte que Benmoussa a fait passer ces taux successivement de 1,5 à 1,8%, de 3,4 à 3,7% et de 3,0 à 3,8%.
Dans un communiqué officiel, le secrétariat général du PJD estime que, même si ces révisions à la hausse du taux de croissance économique des trois dernières années peuvent sembler minimes, il n’en reste pas moins qu’elles boostent, de façon inexpliquée, la croissance économique à fin 2024 de 1,36%, gonflant ainsi anormalement les chiffres précédemment établis par le HCP, surtout celui prévisionnel pour l’année 2024, établi sous Lahlimi.
Le PJD ajoute que, dans ces conditions troubles, le HCP est tenu d’éclairer la lanterne de l’opinion publique sur la (nouvelle) méthode qu’il a adoptée pour réviser à la hausse les taux de croissance économique relatifs aux trois dernières années.
Il est également demandé au HCP de préciser les données économiques générales et sectorielles, ainsi que les raisons du timing choisi qui l’ont amené à établir ces nouveaux taux révisés. En effet, c’est la confiance et la fiabilité des chiffres du HCP, mais aussi la neutralité de cette institution nationale, érigée en outil statistique et économique de premier ordre, qui sont désormais en jeu, explique le communiqué du PJD.
Par ailleurs, la direction du parti islamiste a exprimé son inquiétude face aux informations qui circulent quant à la volonté du gouvernement de procéder, dès ce mois de juillet, à une émission de bons du Trésor de longue échéance, d’une durée de 50 ans. Une telle opération serait justifiée par la nécessité de faire face aux dépenses financières inhérentes à la préparation du Mondial 2030.
Sur ce palier encore, le PJD, qui dit exiger la justice sociale à travers une bonne répartition spatiale des investissements, a critiqué ce qu’il appelle la boulimie du gouvernement en matière d’endettement. Il cite à cet égard le financement du Programme de la généralisation de la protection sociale, qui a bénéficié, le 18 juin dernier, d’un emprunt de 250 millions de dollars auprès de la Banque mondiale. Or, pour ce même programme, l’institution de Bretton Woods a déjà consenti trois emprunts successifs, le 16 juin 2022, le 19 décembre 2023 et le 19 mars 2025, pour un total de 600 millions de dollars.