Corniche et zoo de Aïn Sebaâ: des élus réclament une commission d’enquête

Vue aérienne du Parc zoologique Aïn Sebaâ, à Casablanca.

Revue de pressePlusieurs élus du Conseil de la ville de Casablanca demandent la création d’une commission d’enquête sur plusieurs projets publics majeurs, dont la corniche et le zoo d’Aïn Sebaâ, ainsi que les travaux de l’avenue Afghanistan à Hay Hassani. Ces projets, marqués par des retards, des malfaçons et des écarts entre les plans initiaux et les réalisations, suscitent des soupçons de mauvaise gestion et de gaspillage des fonds publics. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 10/06/2025 à 18h51

À Casablanca, la grogne monte au sein du Conseil de la ville. Plusieurs élus, issus de différentes formations politiques, demandent la création urgente d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur ce qu’ils qualifient de «projets publics défaillants» ou «frauduleux», indique le quotidien Assabah dans son édition de ce mercredi 11 juin.

Ces initiatives, censées améliorer l’environnement urbain, sont aujourd’hui entachées de soupçons graves: gaspillage de deniers publics, non-respect des cahiers des charges, malfaçons techniques et utilisation de matériaux de qualité inférieure.

«Les élus pointent en particulier la corniche d’Aïn Sebaâ, l’un des projets phares de réaménagement urbain, qui a mobilisé un budget public conséquent estimé à 70 millions de dirhams. Sur le terrain, la réalité est loin de correspondre aux promesses», écrit-on.

Selon les observations faites lors d’une récente visite de terrain par des responsables de la ville et de la région, le projet présente d’importants dysfonctionnements.

Désordre architectural, installations endommagées avant même leur réception officielle, et écart manifeste entre les travaux réalisés et les plans prévus… Les griefs sont nombreux.

Les critiques ne se limitent pas à la corniche. Le zoo d’Aïn Sebaâ, autre grand projet très attendu, fait également l’objet de vives préoccupations.

Son ouverture, initialement prévue pour le 1er juin, a été repoussée à septembre.

Ce report engendrera, selon les élus, des pertes financières importantes pour la société gestionnaire et pour la collectivité locale.

«La commune devra en effet continuer à supporter un déficit annuel de 240 millions de dirhams, en plus des coûts liés à l’hébergement provisoire de 150 animaux actuellement installés dans la région de Mohammedia, en attente de transfert», écrit Assabah.

En parallèle, des associations de la société civile et des habitants commencent à diffuser des images choquantes des travaux de réaménagement de l’avenue Afghanistan, dans l’arrondissement de Hay Hassani.

Là encore, les élus dénoncent un chantier bâclé, réalisé dans le cadre d’un marché de 40 millions de dirhams.

Ils évoquent une qualité d’exécution médiocre et des écarts flagrants par rapport aux engagements contractuels, au point que les habitants ironisent sur la situation à l’aide d’un proverbe populaire entendant que la montagne a accouché d’une souris.

Face à cette accumulation de dérives, les élus appellent à l’application du règlement intérieur de la commune, qui permet la constitution de commissions d’enquête à la demande de la moitié des membres en fonction.

Ces commissions ont pour mission d’examiner en profondeur les projets concernés, de recueillir des témoignages, et de produire un rapport détaillé dans un délai d’un mois.

Ce rapport sera ensuite soumis à des discussions lors de la session suivante du Conseil.

Par Imane Idrissi
Le 10/06/2025 à 18h51