Agriculture: 6,2 milliards de dirhams pour reconstituer le cheptel national

Le cheptel australien arrive au Maroc.

Revue de presseAhmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, a annoncé l’interdiction formelle de l’abattage des brebis, l’annulation de dettes et un plan d’amélioration des races ovines, le tout dans le cadre d’un programme gouvernemental de soutien aux éleveurs. Le ministre a également rectifié les données du CESE. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 23/05/2025 à 20h57

Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a annoncé le lancement d’un programme gouvernemental visant à soutenir les éleveurs de bétail et à améliorer leurs conditions, avec un budget de 6,2 milliards de dirhams d’ici 2026.

Lors d’une conférence de presse organisée après la réunion du Conseil de gouvernement, jeudi à Rabat, El Bouari a rappelé que le Souverain avait donné des instructions pour garantir le succès de l’opération de reconstitution du cheptel à tous les niveaux, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 24 et 25 mai.

Cette opération, poursuit le quotidien, «sera encadrée par des comités supervisés par les autorités locales». À cet effet, le ministre ajoute qu’une «circulaire conjointe précisant clairement les rôles des différents acteurs impliqués sera publiée prochainement».

Présenté par le ministre, le programme gouvernemental se décline en cinq axes principaux. Le premier vise à alléger considérablement le fardeau financier des éleveurs par la restructuration de leurs dettes. L’État assumera un coût de 700 millions de dirhams pour réduire les dettes accumulées d’environ 50.000 éleveurs. Concrètement, cela signifie une annulation de 50 % du capital et des intérêts pour les dettes inférieures à 100.000 dirhams, une réduction de 25 % pour les dettes entre 100.000 et 200.000 dirhams, et une exemption des intérêts de retard pour les prêts supérieurs à 200.000 dirhams.

Le deuxième axe porte sur le soutien au prix de vente des aliments de bétail. Le ministre annonce, dans ce cadre, une subvention d’orge, dans la limite de 7 millions de quintaux, pour ramener le prix à 1,5 dirham/kg, et de 7 millions de quintaux d’aliments composés pour ovins et caprins à 2 dirhams/kg, pour un coût total de 2,5 milliards de dirhams.

D’après le quotidien, le troisième axe est relatif au recensement des femelles pour empêcher leur abattage. L’objectif est d’atteindre plus de 8 millions de têtes d’ovins et caprins d’ici mai 2026, avec une aide directe de 400 dirhams par femelle recensée et non abattue, accordée aux éleveurs pour compenser les coûts de maintien et de la préservation du cheptel.

Au titre du quatrième axe, une campagne de traitement prophylactique sera lancée avec pour but la protection de 17 millions de têtes, notamment contre les maladies liées à la sécheresse, pour un coût de 150 millions de dirhams.

Le dernier axe consiste en l’encadrement technique des éleveurs. L’objectif étant l’amélioration des races via la création de plateformes d’insémination artificielle et un accompagnement technique pour augmenter la productivité, pour un coût de 30 millions de dirhams.

Le ministre, souligne le quotidien, a précisé que le coût de ces mesures atteindra environ 3 milliards de dirhams d’ici fin 2025 et 3,2 milliards en 2026, pour le soutien direct aux éleveurs ayant réussi à préserver les femelles du cheptel.

Par ailleurs, poursuit Assabah, en réponse aux critiques d’Abdelkader Amara, nouveau président du Conseil économique, social et environnemental, le ministre a indiqué que l’agriculture familiale à petite échelle a bénéficié de 55% du budget global mobilisé par le Plan Maroc Vert, soit 52 milliards de dirhams sur un total de 94,5 milliards de dirhams.

Les actions déployées dans le cadre du PMV ont touché environ 7 millions de personnes, soit 54 % de la population rurale. Concernant les 14,5 milliards de dirhams mentionnés par le CESE pour le soutien aux petits agriculteurs (12 % du soutien public), El Bouari a précisé que cette enveloppe budgétaire ne concerne que les programmes du deuxième pilier, à savoir l’agriculture solidaire, et non l’ensemble des subventions du Plan Maroc Vert.

Par Amyne Asmlal
Le 23/05/2025 à 20h57