«On est ensemble, on est unis et je vous le dis pour la dernière fois, tout le temps qu’on perd à s’insulter entre Marocains et Algériens, c’est du temps perdu à insulter les gwers», lance Mustapha El Atrassi à la salle, sous les applaudissements et les ovations de son public. Puis, de répéter à trois reprises: «Libérez du temps pour les gwers».
Dans la salle, cet humour ne passe pas auprès de tout le monde car un spectateur choisit de quitter le spectacle, se sentant directement visé par les propos de l’humoriste. «Où allez-vous?», lui demande l’humoriste. «Apparemment, je ne suis pas le bienvenu car je suis un gwer», lui rétorque le spectateur.
Etonné par cette réaction, Mustapha El Atrassi ne se laisse pas pour autant décontenancer et lance à l’assistance: «J’ai fâché les gwers. On n’est pas mieux là?».
La séquence, partagée par l’humoriste sur son compte Instagram, avec pour intitulé Les Frères musulmans, n’a pas laissé indifférents les médias et certains politiques de l’Hexagone. Ces derniers se sont vite emparés de la question, considérant que ce mot utilisé en Afrique du Nord désigne de «manière péjorative» une personne occidentale, non musulmane, et estimant ainsi que Mustapha El Atrassi s’est rendu coupable de racisme anti-blanc.
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C’est la position adoptée par Marion Maréchal, eurodéputée et présidente du parti Identité-Libertés, qui a annoncé, dimanche 25 mai, saisir le procureur de la République sur la base de l’article 40, pour incitation à la haine.
Sur les réseaux sociaux, la séquence a divisé la toile. Certains ont défendu l’humoriste, rappelant son style incisif habituel. D‘autres y ont vu une simple maladresse. D’autres voix plus critiques l’ont accusé de racisme. À l’opposé, certains internautes ont dénoncé un « deux poids deux mesures » médiatique, fustigeant l’indignation pour une «blague de mauvais goût» tout en soulignant une «islamophobie» quotidienne dans les médias.