Salaires: la colère des ouvriers agricoles

DR

Revue de presseLe Syndicat national des travailleurs agricoles (SNTAG) monte au créneau pour des mesures concrètes pour l’égalité salariale, la résolution de la précarité des travailleurs, et l’amélioration des conditions de travail, tout en appelant à un renforcement des droits des ouvriers agricoles. Le SNTAG annonce également une mobilisation nationale. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 08/04/2025 à 19h34

Le Syndicat national des travailleurs agricoles (SNTAG), affilié à l’Union marocaine du travail (UMT), alerte sur la situation alarmante des travailleurs et travailleuses agricoles, indique le quotidien Les Inspirations Éco, qui précise que le syndicat souligne l’ampleur des injustices sociales, économiques et juridiques qui affectent ce secteur clé de l’économie nationale.

Un des points de friction majeurs reste l’écart entre le salaire minimum des ouvriers agricoles (SMAG) et celui des autres secteurs, écrit-on.

Bien qu’un accord, signé en 2022, prévoit l’unification progressive du SMAG et du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) d’ici 2028, aucune mesure concrète n’a encore été mise en place.

Le SNTAG réclame donc la publication urgente d’un décret détaillant les modalités et étapes de cette convergence, estimant que l’inaction actuelle constitue une violation des droits fondamentaux des travailleurs.

La récente hausse de 5% du SMAG est perçue comme insuffisante et tardive, et est interprétée comme une tentative du gouvernement et des employeurs de détourner l’attention avant la reprise du dialogue social.

Le syndicat, écrit-on encore, dénonce également la situation de centaines de travailleurs dans des exploitations agricoles ayant échoué à travers des partenariats publics ou privés.

Il appelle à une résolution rapide de ces cas de précarité prolongée. Un autre sujet de mécontentement est le silence du ministère de l’Emploi face aux revendications urgentes du syndicat.

Bien que ce dernier ait soumis un dossier revendicatif en mai et octobre derniers, il n’a reçu aucune réponse.

Le SNTAG fustige notamment le blocage de la convention collective avec la société El Mazraa, en attente de validation ministérielle depuis plus de deux ans, ce qu’il considère comme un mépris des engagements sociaux et du droit à la négociation collective.

À l’international, le syndicat exprime son indignation face aux campagnes de diffamation à l’encontre des travailleuses marocaines saisonnières dans le sud de l’Espagne.

Ces femmes subissent des attaques médiatiques et sur les réseaux sociaux, qui, selon le SNTAG, relèvent d’une violence symbolique et raciste, perpétuant une vision rétrograde des travailleuses.

Le syndicat appelle les autorités marocaines et espagnoles à garantir leurs droits et leur dignité.

Dans ce contexte tendu, le SNTAG annonce une campagne nationale de mobilisation et de communication pour faire entendre la voix des ouvriers agricoles lors du dialogue social d’avril.

Le syndicat réclame également le gel immédiat de la loi sur le droit de grève, qu’il qualifie de texte répressif, et se dit prêt à mener une lutte pour obtenir son retrait.

Il appelle à la défense des acquis en matière de retraite et de législation du travail, exigeant la mise en œuvre de l’accord fixant le seuil d’éligibilité à la retraite à 1.320 jours de cotisations, ainsi qu’une revalorisation des pensions minimales.

Le SNTAG rappelle également les engagements du ministre de l’Agriculture pour les travailleurs journaliers de la région de Chtouka Aït Baha, et appelle à leur mise en œuvre rapide pour mettre fin aux drames sociaux qui y persistent.

Par Nabil Ouzzane
Le 08/04/2025 à 19h34