Symbole d’un terroir unique, la vallée de Dadès à Kelaât Mgouna, la rose à parfum est aujourd’hui au cœur d’un véritable levier économique, célébré lors du Salon international de la rose à parfum, ouvert depuis lundi dans la ville.
Organisé par le ministère de l’Agriculture en partenariat avec la province de Tinghir, l’événement met en lumière une filière en plein essor, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 9 mai. «La culture de la rose représente une source de revenus majeure pour les habitants de la région», explique Drissia Ait Haddou, présidente de la coopérative agricole Femmes Dadès. Selon elle, cette culture a connu un essor remarquable au cours des quinze dernières années, tant en production qu’en valeur ajoutée. Le prix du kilo de roses, qui avoisinait 7 dirhams il y a quelques années, oscille aujourd’hui entre 25 et 27 dirhams.
La dynamique de valorisation a transformé l’économie locale, lit-on. L’essor des produits dérivés (boutons séchés, eaux florales, huiles essentielles, crèmes, savons…) a permis de positionner la rose marocaine sur les marchés internationaux. Les exportations ciblent des destinations stratégiques comme l’Union européenne, les États-Unis ou encore les pays du Golfe, avec Dubaï en tête.
Parmi les produits les plus recherchés figure l’huile essentielle de rose, dont les prix atteignent des sommets. «Un gramme d’huile essentielle se vend à 160 dirhams, soit 160.000 dirhams le kilo. À l’international, les prix peuvent grimper jusqu’à 15.000 euros», souligne Ait Haddou.
Le développement de la rose à parfum s’est appuyé sur une stratégie étatique volontariste. Dès 2011, un premier projet de valorisation de 52,4 millions de dirhams a été lancé dans le cadre du Plan Maroc Vert. Un contrat-programme signé avec la Fédération interprofessionnelle Fimarose a ensuite mobilisé 100 millions de dirhams entre 2012 et 2020. Depuis 2020, la stratégie Génération Green a pris le relais, avec un investissement global de 169 millions de dirhams, dont 156 millions apportés par l’État.
Objectif, étendre les superficies cultivées, accroître la production de rose fraîche, booster les volumes exportés et renforcer la présence marocaine sur les marchés à haute valeur ajoutée comme celui de l’huile essentielle.
Le Maroc se hisse aujourd’hui au rang de troisième producteur mondial de rose à parfum, derrière la Bulgarie et la Turquie. La superficie dédiée atteint 1.020 hectares, pour une production estimée à 4.100 tonnes cette année, en hausse de 25% par rapport à 2019, selon les données du ministère de l’Agriculture.
Ce dynamisme s’accompagne d’un tissu industriel en croissance: 25 unités de transformation sont déjà en activité, dont 9 privées, avec une capacité annuelle de 2.735 tonnes. Le chiffre d’affaires du secteur atteint 97,5 millions de dirhams, pour une valeur ajoutée de 71,9 millions., ajoute L’Economiste D’ici 2030, l’objectif est de tripler ce nombre d’unités pour atteindre 75 sites, tout en développant la culture biologique et en labellisant la production marocaine pour rivaliser avec les standards européens.