Dans le secteur public marocain, les rémunérations des fonctionnaires, y compris celles des enseignants-chercheurs, sont consultables en ligne via le simulateur du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration. Cette transparence tranche avec l’opacité relative du secteur privé, où les grilles salariales ne sont pas publiées, relève le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 30 mais.
Dans les établissements d’enseignement supérieur privés, les salaires varient considérablement en fonction du type d’institution et de son positionnement. Un enseignant débutant dans une école d’ingénieurs privée perçoit un salaire net compris entre 13.000 et 15.000 dirhams par mois. Après environ cinq ans d’expérience, cette rémunération peut atteindre 20.000 dirhams, lit-on. Dans les écoles de commerce privées, les salaires moyens sont légèrement plus élevés, oscillant entre 20.000 et 25.000 dirhams mensuels. Ces niveaux restent proches de ceux du public, où une revalorisation récente de 3.000 dirhams nets a été accordée aux enseignants.
Cependant, souligne L’Economiste, dans les universités privées dites de «haut standing», souvent gérées par des fondations, les rémunérations sont nettement plus élevées. Un professeur débutant peut y percevoir entre 35.000 et 40.000 dirhams nets. Pour les profils hautement qualifiés, notamment ceux recrutés à l’international, les salaires peuvent atteindre jusqu’à 150.000 dirhams nets par mois, assortis d’avantages en nature (logement, aides pour la scolarisation des enfants, etc.).
L’évolution de carrière dans le privé repose généralement sur des critères de performance mesurables, combinant qualité de l’enseignement, production scientifique, et engagement institutionnel. À l’Université internationale de Rabat (UIR), par exemple, la promotion s’appuie sur trois axes: la recherche, l’excellence pédagogique, et la participation à la vie de l’université, lit-on encore.
Des grades académiques sont également définis dans ces institutions, comme à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), qui distingue les niveaux de Assistant Professor, Associate Professor et Full Professor.
Les enseignants du privé sont régulièrement évalués, tant par leurs établissements que par les étudiants. Leur rémunération est étroitement liée à leur performance. À l’inverse, dans le secteur public, l’avancement peut s’opérer par ancienneté, indépendamment de l’implication pédagogique ou scientifique. Bien qu’un système de promotion accélérée existe pour les plus productifs en recherche, celui-ci reste limité par des quotas.
Dans le public, les obligations horaires sont définies par le statut: 8 heures de cours hebdomadaires pour les professeurs de l’enseignement supérieur (PES), soit 240 heures par an, et 10 heures pour les maîtres de conférences (300 heures annuelles). En théorie, le reste du temps est consacré à la recherche, bien que cette activité reste inégale selon les individus.
Dans le privé, les charges horaires varient selon les établissements, ajoute le quotidien. Certaines imposent une charge légèrement plus élevée – 14 heures hebdomadaires pour les maîtres de conférences, par exemple – assortie d’attentes importantes en termes de rendement et de participation aux projets institutionnels.