Deux nouvelles centrales à gaz près de Tanger: les détails d’un mégaprojet maroco-émirati à 1 milliard de dollars

La centrale thermique de Tahaddart, alimentée par le Gazoduc Maghreb-Europe.

Le méga-deal entre l’ONEE et le consortium maroco-émirati Taqa-Nareva-FM6I va porter de 400 à 1.500 MW la puissance totale du complexe thermique de Tahaddart, près de Tanger. À l’horizon 2028-2029, deux nouvelles centrales à gaz verront le jour, pour un coût global d’environ 1 milliard de dollars.

Le 23/05/2025 à 09h44

De tous les mégaprojets annoncés en début de semaine, fruits d’un partenariat public-privé (PPP) entre l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et le consortium maroco-émirati Taqa-Nareva-FM6I, celui relatif aux nouvelles centrales fonctionnant au gaz naturel est le premier pour lequel un contrat de développement détaillé a déjà été signé. Comme pour signifier le caractère prioritaire de ce grand chantier qui va mobiliser à lui seul un investissement d’environ 1 milliard de dollars.

Concrètement, nous confie une source proche du dossier, le deal prévoit la construction de deux nouvelles unités, Tahaddart II et Tahaddart III, pour une capacité additionnelle de 1.100 mégawatts (MW), outre l’extension de la durée de vie de la centrale existante, Tahaddart I (400 MW). À l’horizon 2028-2029, les deux nouvelles centrales vont porter à 1.500 MW la puissance globale du complexe thermique de Tahaddart, relié directement au Gazoduc Maghreb-Europe (GME).

Sachant que le Maroc compte une autre centrale à cycle combiné gaz à Aïn Beni Mathar, dans la région de l’Oriental, le choix du site de Tahaddart, 30 kilomètres au sud de Tanger, pour accueillir de nouvelles capacités n’est pas fortuit. Depuis sa mise en service en 2005, la centrale de Tahaddart a toujours opéré en mode PPP. Elle a été développée par l’ONEE en partenariat avec l’espagnol Endesa et l’allemand Siemens.

D’une durée de 20 ans, le contrat PPA (Power purchase agreement) liant l’ONEE au tandem Endesa-Siemens a expiré en mars dernier, apprend-on de même source. Le consortium Taqa-Nareva-FM6I va donc prendre le relais et donner une nouvelle dimension à cette centrale qui utilise le gaz naturel acheté par l’ONEE sur le marché international et transporté via le GME.

Selon les termes du contrat qui a été signé, le consortium maroco-émirati prendra en charge le financement des deux nouvelles unités, mais aussi l’exploitation du site de Tahaddart, et ce, à la différence du schéma retenu pour l’autoroute électrique sud-centre où l’exploitation reviendra à l’ONEE et non pas au groupement Taqa-Nareva-FM6I, précise notre interlocuteur.

Le gaz naturel est un combustible de transition, moins polluant que le charbon et le fioul. Les centrales à cycle combiné fonctionnant au gaz naturel permettent de réagir rapidement dans le réseau et d’accompagner la montée en charge des énergies renouvelables.

Les nouvelles centrales à gaz vont aussi permettre de réduire au maximum le recours au fioul et surtout répondre à la demande croissante en électricité au Maroc. Celle-ci affiche une progression annuelle moyenne de plus de 4% entre 2010 et 2024.

Par Wadie El Mouden
Le 23/05/2025 à 09h44